NOTES

 

Ce qui est sûr en revanche, c'est que ces noms de lieux et leur caractérisation proviennent du Nouvel abrégé de géographie universelle ancienne et moderne... de Hérisson, revu et augmenté par J.B.L. Lallemand (Paris, Desray, 1821) qui se trouvait dans la bibliothèque de Hauteville-House et qui sera de nouveau utilisé plus loin (I, 4, 7), à peu près de la même manière, pour les voyages d'Eschyle. Le technique, géniale mais apprise en construisant des vers latins à coups de gradus ad Parnassum, de l'emploi de sa documentation par Hugo mériterait une thèse. Car, à les lire tout au long, les deux textes de Hugo et de cet Atlas n'ont rien de commun, quoique l'un soit fait de bribes extraites de l'autre.

-« les deux écoles mystérieuses de l'Euphrate, Neharda et Pombeditha, et il a pu y rencontrer des docteurs juifs;» : « Dans les longs circuits du cours de l'Euphrate étaient les villes de Neharda et Pombeditha, célèbres par leurs écoles fréquentées des Juifs. » (p. 70)

-« il a épelé les papyrus de Sepphoris, qui de son temps n'était pas transformée encore en Diocésarée; » : « Sepphoris, jadis très-forte, se nomma Diocésarée; » (p. 69). Les papyrus semblent sortir phonétiquement du nom de Sepphoris.

-« il a vécu avec les pêcheurs de perles de l'île Tylos. » : « Dans le golfe Persique, l'île de Tylos était connue par la pêche des perles. » (p. 75)

-« les cinq satrapies du pays des Philistins »: « Le pays des Philistins se divisait en cinq satrapies. » (p. 68)

-« les peuples charmeurs de serpents et suceurs de plaies, les Psylles »: « Ils avaient détruit les Psylles, peuple qui savait apprivoiser les serpens et guérir leurs morsures en suçant la plaie » (p. 89)

-« allait boire au torrent Bosor qui marque la frontière de l'Arabie déserte » : « Elle [la Palestine] s'étend depuis le torrent de Bosor, frontière de l'Arabie Déserte, jusqu'à Césarée. » (p. 66)

-« touchait et maniait le carcan de bronze d'Andromède encore scellé au rocher de Joppé » : « Joppé, qui se nomma aussi Japho, se retrouve dans Japha : c'est là qu'Andromède fut attachée sur un rocher. » (68)

-« Balbeck dans la Syrie Creuse, Apamée sur l'Oronte, où Nicanor nourrissait ses éléphants » : «  Apamée, sur l'Oronte, ville considérable où Séleucus Nicanor nourrissait ses éléphans, s'appelle Famieh; [...] Héliopolis, fameuse par son vaste et magnifique temple du soleil, a laissé des ruines imposantes à Balbek, dans la Célésyrie, ou Syrie creuse » (p. 65)

-« le port d'Asiongaber où s'arrêtaient les vaisseaux d'Ophir, chargés d'or » : « Le port d'Asiongaber, ou Bérénice, est celui où s'arrêtaient les vaisseaux chargés de l'or d'Ophir. » (p. 71)

-« Segher, qui produisait l'encens blanc, préféré à celui d'Hadramauth » : « Non loin de là était le Segher; Thurifera Regio ou Libanophoros, qui produisait l'encens blanc, préféré à celui de l'Hadramaüth » (p. 72)

-«les deux Syrtes »: « L'AFRIQUE PROPRE. / Les deux Syrtes étaient deux écueils redoutés des Anciens. » (p. 91)

-« la montagne d'émeraude Smaragdus » : « Le Smaragdus, montagne, est appelé en arabe Maaden-Uzzumurud, mine d'émeraude » (p. 88)

-«  les Nasamones qui pillaient les naufragés »: « Parmi les peuples de ce pays on cite les Nasamones, qui pillaient les naufragés; leurs descendans, au royaume de Barc, exercent le même brigandage. Ils avaient détruit les Psylles, peuple qui savait apprivoiser les serpens et guérir leurs morsures en suçant la plaie » (p. 89)

-« la nation noire Agyzimba » : « En rentrant dans les terres [d'Ethiopie], la nation Agyzimba se retrouve dans les Zimbas modernes. » (p. 91)

-« Adribé, ville des crocodiles »: « Les villes Aphroditopolis, où l'on adorait Vénus, Crocodilopolis, ont leurs ruines à Ilfu et Adribé » (p. 87)

-« Cynopolis, ville des chiens » : « Cynopolis, où l'on rendait un culte au chien Anubis, avait sa place dans une île du fleuve. » (p. 87)

-« les surprenantes cités de la Comagène, Claudias et Barsalium » : « Vers l'Euphrate se trouve la Comagène au nord. Cette contrée eut des rois et fut réunie à l'empire romain sous Vespasien. Samosate, sa capitale, se nomme Semusat; Barsalium et Claudias sont Bersel et Cloudieh. » (p. 65)

-« peut-être même Tadamora, la ville de Salomon » : « La fameuse Palmyre fit nommer Palmyrène la plaine au milieu de laquelle elle était située, et qui touche à l'Arabie déserte. On dit que cette ville fut fondée par Salomon, qui la nomma Tadamora, dont le nom se retrouve dans Tadmor. » (p. 65)

Inutile de dire que la succession de ces lieux ne forme pas un parcours raisonnable.

 

Le grand prêtre Eléazar est celui à qui Ptolémée Philadelphe aurait demandé le choix et l'envoi à Alexandrie de soixante-dix lettrés -les Septante- pour qu'ils traduisent la Bible en grec. Hugo l'a rencontré à l'occasion de l'histoire du manuscrit d'Eschyle -voir la note à « sept cent mille manuscrits » en I, 4, 4.